vendredi 1 octobre 2010

Mercury Rev, entre être et avoir été.


Mercury Rev, c'est un son, une empreinte, c'est l'exemple de ces groupes qu'on ne connaît pas, ou vaguement, au niveau du grand public, et qui pourtant ont fait une profonde encoche dans le bois la musique.

On rentre avec ce groupe, dans le monde de l'expérimental, de l'aérien et du visuel.
Expérimental, c'était leur vocation première, lors de leur création à la toute fin des années 80. Leur musique illustrait à cette époque des petits films plutôt flous, voire abstraits, du métrage de pote se situant dans les mêmes strates underground qu'eux.

Les quelques démos circulant alors, les font tout de même remarquer, ce qui leur offre la chance d'enregistrer un premier album, auquel, grosso modo, seuls les critiques reconnaissent de la valeur. Forcément, le style est tout sauf abordable par le premier venu. Mais le groupe continue sur sa lancée, avec son petit quota de fans, ses petites tournées jusqu'à l'étranger, et arrive à grappiller, on ne sait trop comment quelques place dans les hits avec leur deuxième album, un petit encouragement bienvenu pour un groupe qui commençait à cumuler les frasques, mais qui ne manquera pas d'y retomber avec une sortie de scène remarquée lors du festival Lollapalooza en 1994, pour "niveau sonore excessif"...

Le groupe à la ville serait donc tout le contraire de ce qu'il fait passer dans sa musique? En tout cas, comme toutes les formations à forte personnalité, Mercury Rev n'échappera pas à son clash, que suivra une réorganisation des musiciens, qui ne se fera d'ailleurs pas d'un coup. Mais c'est un mal pour un bien, puisqu'en 98 sortira ce que l'on appellera l'album de l'envol : "The Deserter's Song".
C'est la porte ouverte à une vraie tournée mondiale. (choix Holes dans la Playlist en question)

Votre serviteur se permettra de préférer l'album suivant "All is Dream", qui effectue un retour vers une musique plus illustratrice, plus visuelle, et nonobstant, d'une profondeur unique, transmettant ses émotions à travers la voix d'une autre dimension de son chanteur Jonathan Donahue. (choix Hercules dans la Playlist en question)

Le groupe atteint sa vitesse de croisière avec l'album "The Secret Migration", en 2005, la critique est toujours de son côté, et la base de fans récoltée au fil des tournées aussi, même si l'ensemble du rendu est en dessous par rapport aux deux précédents opus. Reste quelques morceaux qui taquinent encore les étoiles. (choix Vermillon dans la Playlist en question).

Mercury Rev reste fidèle à son style, durant les années suivantes (son dernier album est sorti en 2008) avec une musique qui demeure constamment un pied dans l'irréel, et l'autre dans le business.
Mais avec une vie "civile" qui a refroidit plus d'un producteur, Mercury Rev ne sera entré dans la lumière de la popularité que sporadiquement, devenant une sorte de référence culte tapie dans l'ombre des projecteurs, de celle dont on ne se souvient pas si l'on est pas initié, mais dont on s'inspire.
C'est déjà ça.

Bannister.

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